Les arguments qui intègrent des énoncés intentionnels et fictionnels défient les lois
de la logique classique en remettant en cause la validité de principes comme la
généralisation existentielle ou la substitution des identiques. A l'interface entre
phénoménologie et philosophie de la logique, l'intentionalité et la fictionalité sont
abordées par Matthieu Fontaine en lien avec l'étude des pratiques argumentatives.
Il se détache ainsi des approches purement référentialistes en s'appuyant sur l'idée
selon laquelle, dans l'argumentation, la fiction émerge d'une interaction liée aux
choix : Être, c'est être choisi !
L'auteur défend une théorie artefactuelle dans laquelle la notion de dépendance
ontologique occupe une place centrale. Cette notion de dépendance ontologique est
toutefois sujette à de graves difficultés, que l'auteur surmonte avec brio dans une
sémantique modale-temporelle.
La combinaison de cette théorie artefactuelle à une sémantique pour l'opérateur de
fictionalité permet in fine l'articulation entre différents points de vue sur la fiction,
les points de vue interne et externe notamment. La théorie défendue par l'auteur
prend alors une tournure syncrétique novatrice où thèses artefactualistes et
meinongiennes se rencontrent et se réconcilient.
M. Fontaine has made a very substantial and possibly pacifying contribution to
the fictionality wars. I warmly congratulate him for it. It is a virtuoso
performance.
(John Woods, University of British Columbia, Vancouver)
It is clear to me that the work done by Matthieu Fontaine is an important, timely,
high-level and inspiring contribution to philosophy, philosophical logic in
particular, that invites and requires further research.
(Jean-Paul Van Bendegem, Vrije Universteit Brussel)