La famille gaulliste vit sur une nostalgie : celle des grandes lois agricoles Debre-Pisani de 1960 - 62. Depuis plus de trente ans, elle n'en finit pas de defendre le modele d'agriculture issu de ces lois historiques et son principal beneficiaire, le paysan-entrepreneur. En depit d'une force electorale qui s'amenuise d'annee en annee, le monde agricole et ses organisations les plus representatives, FNSEA et CNJA, gardent, aux yeux des heritiers du General, un etonnant pouvoir de seduction. Cet ouvrage montre comment la "e;generation Debatisse"e; a permis a l'UNR de se demarquer de la droite traditionnelle et de contester le pouvoir des notables. Il explique aussi comment la politique agricole des annees 1960 - 1970 a pu cautionner la doctrine gaulliste en consacrant la centralite de l'Etat, la participation des interesses et l'objectif de modernisation. A travers l'histoire de la "e;cogestion"e; agricole, l'auteur reevalue donc le poids de la mediation politique dans l'affirmation d'un corporatisme sectoriel bien particulier. Une question se pose neanmoins aujourd'hui : a l'heure de l'epuisement du modele productiviste et de la toute puissance de Bruxelles, le parti de Jacques Chirac n'est-il pas en train de perdre une part de son heritage ?